"Jurassic World : Rebirth" : Une renaissance rafraîchissante
- DoctorVins
- 13 juil.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 sept.

En 1993, Steven Spielberg marquait l'histoire du cinéma avec Jurassic Park. Comme souvent, le réel finit par imiter la fiction, et les dinosaures devinrent des attractions fascinant plusieurs générations. Cinéma, séries télévisées, jeux vidéo, expositions, rayons de jouets... Les terribles lézards sont partout. On pourrait même se demander si, après trois décennies et six films, ces titans d'autrefois ont encore ce qu'il faut pour impressionner les spectateurs.
Malgré de très bons résultats au box-office, la trilogie précédente laisse un souvenir mitigé aux amateurs de la saga, en particulier son dernier opus Jurassic World : Dominion, unanimement décrié. Il faut dire que si ces trois long-métrages ont multiplié les dinosaures en allant toujours plus loin, ils n'ont jamais su comment les mettre en scène, à l'exception de Jurassic World : Fallen Kingdom, filmé par le talentueux réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona.
Ce qui faisait en partie la réussite de la première trilogie, c'était notamment des scènes fortes, bien mises en scène, qui ont marqué les spectateurs. Tout le monde se rappelle de l'émerveillement qu'il a ressenti en découvrant pour la première fois un brachiosaure sous la caméra de Steven Spielberg, ou encore du frisson ressenti face à des raptors en chasse, que ce soit dans une cuisine ou dans de hautes herbes. Même le troisième opus, souvent mal-aimé, a su marquer les esprits avec la scène de la volière. En confiant les rênes de ce projet à Gareth Edwards, metteur en scène inspiré par le gigantisme, le studio semblait donc vouloir revenir vers une réalisation plus marquée. Peu importe les critiques accordées aux films précédents du Britannique, tout le monde s'accordait à louer les talents de scénographie de Godzilla (2014), Rogue One : A Star Wars Story, The Creator ou l'excellent Monsters.

Sans surprise, c'est donc là où réside la force de Jurassic World : Rebirth : des séquences impressionnantes qui misent beaucoup sur un rapport d’échelles, mais aussi sur la tension et un esthétisme léché. Il faut dire que le scénario suit des rails bien définis — probablement trop — mais qui permettent au metteur en scène d’utiliser tout son talent. Une expédition scientifique dans laquelle il faut récupérer l’ADN de trois des plus grands animaux préhistoriques : l’un vivant dans l’eau, l’autre sur terre, et le dernier dans les airs. Autant de créatures et d’environnements qui permettent à Edwards de s’en donner à cœur joie pour effrayer et enchanter son public. Les scènes maritimes du mosasaure et des spinosaures — enfin de retour ! — sauront vous maintenir en haleine jusqu’au bout, tandis que la découverte d’un troupeau de paisibles titanosaures au cœur d’une immense vallée éblouira petits et grands.
Ce septième long-métrage est donc déjà une réussite visuelle qui rachète la trilogie précédente. Côté scénario et personnages, c’est une autre histoire. Sans que cela ne soit pour autant catastrophique, le récit ne prend pas vraiment de risques et se cantonne à un scénario prévisible, aux facilités scénaristiques nombreuses. Les obstacles rencontrés par les personnages sont très rapidement évacués, voire inexistants. Les personnages, d’ailleurs, ne seront pas non plus la force du film, même s’ils sont moins irritants que Chris Pratt et ses petits camarades. Scarlett Johansson et Mahershala Ali sont tous deux efficaces dans leurs rôles d’anciens mercenaires à la recherche de la rédemption, mais on retiendra surtout Jonathan Bailey, dont le charisme fait toujours effet et qui apporte une fraîcheur bienvenue à l'histoire. Ce personnage remet sur le devant de la scène les paléontologues et les scientifiques que la franchise avait un peu délaissés au profit de l’action pure.

La licence revient aussi à une dimension familiale bienvenue, mais cependant mal dosée avec les Delgado, qui se retrouvent malencontreusement piégés sur l'île avec nos héros. Le développement ô combien classique de ces personnages est alourdi par une dynamique humoristique pataude que l'on a déjà vue trop de fois. Fort heureusement, les membres de la famille se retrouvent au cœur de certaines des meilleures scènes du film, notamment une course-poursuite haletante en bateau avec un tyrannosaure. Inspirée du livre original, cette séquence nous prouve qu'avec un vrai travail de mise en scène, même un dinosaure aussi connu que le T-Rex peut rester effrayant.
Jurassic World : Rebirth c'est donc le retour à une formule plus classique, mais qui a déjà fait ses preuves. En se débarrassant de tout le superflu introduit par la trilogie précédente, Gareth Edwards et David Koepp — le scénariste original de la franchise — reviennent à l'essentiel : une île, des enfants, des scientifiques et surtout des dinosaures. Malgré la légèreté de sa trame narrative et du développement des personnages, le réalisateur britannique réussit à nouveau à nous faire frissonner et rêver face à ces créatures disparues. Le public ne s'y est pas trompé, et le film a été un immense succès lors de son premier week-end d'exploitation. La nouvelle extinction programmée des dinosaures n'est donc pas prête d'arriver.
Jurassic World : Rebirth – réalisé par Gareth Edwards – écrit par David Koepp – musique composée par Alexandre Desplat - Avec Scarlett Johansson (Zora Bennett), Jonathan Bailey (Henry Loomis), Mahershala Ali (Duncan Kincaid), Rupert Friend (Martin Krebs), Manuel Garcia-Rulfo (Reuben Delgado), Luna Blaise (Teresa Delgado), David Iacono (Xavier Dobbs), Audrina Miranda (Isabella Delgado), Ed Skrein (Bobby Atwater), Philippine Velge (Nina) et Sylvain Bechir (Leclerc) – 134 minutes – tous publics – sortie le 4 juillet 2025.
Toutes les images présentes dans cet article sont la propriété de Universal Pictures.







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